Le Festival Musiques Interdites est issu de l’action culturelle menée par l’Association pour le Festival Musiques Interdites. Depuis 2004, cette action a réhabilité des oeuvres musicales majeures interdites par les dictatures nazie et stalinienne. Le Festival Musiques Interdites se donne ainsi pour objectif de pérenniser cette action et de l’étendre à tout le champ répressif du totalitarisme. La portée culturelle du Festival Musiques Interdites se doublant intrinsèquement d’une mission pédagogique et citoyenne.
Alain Vidal-Naquet, Président du festival Musiques Interdites
Michel Pastore, Directeur Artistique
Francine Jouve, Secrétaire
Philippe Adrien, Trésorier
Laure Adler Ecrivain Journaliste
Rénée Auphan Consultant Artistique
Edmonde Charles Roux Ecrivain Journaliste (✝ 20.01.2016)
Viviane Forrester Ecrivain
Andrée Putman Designer (✝ 19.01.2013)
Jean Claude Lattès Editeur
Gregorij von Leïtis Directeur Elyseum Festival (New-York USA-Bernried Bavière)
Stephan Hessel Ambassadeur de France (✝ 26.02.2013)
Gottfried Wagner Ecrivain Conférencier
Bruno Finzi Avocat Fondation Aldo Finzi
Elie Wiesel Ecrivain Prix Nobel (✝ 02.07.16)
Cadres Scéniques pour un Festival Musiques Interdites
Marseille - Terezin
Bucarest - Varsovie - Trieste
Le Festival Musiques Interdites, consacré à la réhabilitation des oeuvres musicales annihilées par les dictatures National Socialiste et Stalinienne, choisit de réinvestir, par le biais de la recréation de ces oeuvres, les lieux mêmes qui furent symbole de leur destruction.
Que ces lieux aient été des lieux de détention comme Terezin ou les Mille ou lieu de refuge ultime comme le Château et la Campagne Pastré.
Dans de tels cadres, le Festival Musiques Interdites doit éviter la convention du simple concert afin de présenter scéniquement une sorte de cérémonial de la mémoire – mémoire des « solutions finales » qu’elles soient celle des destructions les plus barbares ou celle des victoires de la création.
Ce cérémonial évitera tout autant le recours à une mise en scène traditionnelle en ce qu’elle implique de distanciation, de restitution du réel (décors, costumes, jeux d’acteur)et de complicité culturelle avec le public. La résurgence dramatique d’une telle mémoire préservera son intégrité dans le pari du dépouillement : la leçon réactualisée de l’Histoire donnant à la création sa densité pérenne.
Le Festival Musiques Interdites aura donc pour charte esthétique et pour « signature » le plateau nu, occupé par l’orchestre, les solistes – chefs, chanteurs, acteurs, récitants – présentant leur propre civilité au service d’une répétition générale interdite et encadrée par l’exploitation dramatique du Lieu.
Pour des lieux plus conventionnels – Opéras de Marseille, Clermont Ferrand, Bucarest etc…, Auditoriums de Varsovie, Verdi Milan, Schleswig-Holstein etc.. – la mise en espace assurera par des projections, par le jeu des lumières et des acteurs-chanteurs (rapport salle-scène/rapport scène orchestre-proscénium/rapport scène orchestre-lointain), par le symbolisme des accessoires essentiels (partitions, éléments historiquement et dramatiquement pertinents) le cérémonial restituant les conditions tragiques des créations et l’émotion cathartique de leur réhabilitation.
“Entartete Musik”
“Entartete Musik” – Musique Dégénérée : sous ce générique, les responsables culturels nazis mirent à l’index, dès 1933, les compositeurs les plus importants du début du siècle. Ces compositeurs, qu’ils aient disparu en déportation ou dans l’anonymat de l’exil, n’ont toujours pas retrouvé la place primordiale qui devrait être la leur dans la vie musicale de
notre temps.
« Personne » : sous cette absence d’identité, la dictature stalinienne de l’après-guerre condamna à son tour au néant les compositeurs de l’Est qui avaient survécu au génocide culturel nazi.
Rendre leur place à ces artistes, c’est restituer au public un patrimoine essentiel tout en affirmant les victoires de la création sur les dictatures.
Redonner vie à leurs oeuvres, c’est faire de ces créateurs voués à l’annihilation les acteurs d’une culture et d’une citoyenneté nouvelles.
Depuis 2004, l’Association pour le Festival Musiques Interdites réhabilite ces oeuvres lors de concerts, de conférences et des Festivals 2005 et 2006. A partir de 2007, le Festival Musiques Interdites en partenariat avec l’Opéra de Marseille fut repris dans l’enceinte du Camp de Terezin en République Tchèque en partenariat avec Ceska Kultura. Musiques Interdites 2008 a été sélectionné par la Commission Européenne dans le cadre de son action culturelle « Une mémoire Européenne Active » et figure dans la liste des manifestations de la Présidence Française de l’Union.
Musiques Interdites 2009-2010 a été retenu comme Projet Culturel Européen en tant que Mesures de Coopération.
Musiques Interdites 2010 a été de nouveau sélectionné devant la Commission Européenne dans le cadre d’ « Une mémoire Européenne Active » pour le projet « France-Allemagne- Pologne : le Nouveau triangle de Weimar ».
Musiques Interdites 2011-2012 a été présenté comme Projet Culturel Européen pour le programme « Marseille-Terezin-Prague-Trieste-Milan-Bologne ».
Musiques Interdites fait partie des projets de Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture 2013.